lundi 31 mai 2010

Things do not happen. Things are made to happen.

J'imagine que c'est plus fort que moi, il faut toujours que j'écrive des billets en lien avec l'amour. Je suis une éternelle romantique. Je pourrais même dire une romantique finie. Et ce dont j'avais toujours rêvé, j'ai l'impression de l'avoir trouvé, ce qui fait que j'ai beaucoup de difficulté à ne pas en parler. Je ne veux surtout pas l'air de me sentir mieux que d'autres en parlant de mon histoire d'amour de contes de fées, c'est plutôt que j'ai besoin de partager ce que je vis et comment je me sens. Pour avoir été une célibataire finie et endurcie avant de rencontrer Chéri, je compatis énormément avec tous les célibataires de ce monde. Quand je leur réponds: "je comprends" lorsqu'ils me parlent de leur solitude, je comprends réellement. Je l'ai vécu durant de nombreuses années. Pas facile non plus pour une adolescente de voir toutes ses amies en couple et d'être une des seules à ne pas l'être. Difficile pour l'estime de soi, surtout. Qu'a-t-on de si différent, se demande-t-on. Bref, vous comprenez que je suis un peu dans les camps quand vient le temps des confidences et des mises en contexte.

Il y a des matins où on se réveille et on ignore qu'une grosse décision sera prise. Un peu comme ce matin, où, la première que j'ai vue sur mon ordinateur était un message de Chéri, me disant de l'appeler aussitôt que je pouvais (allo la panique, je m'imagine toujours tellement de scénarios désastreux dans ces moments-là). Ce qu'il m'a annoncé n'était pas sujet à la panique, mais pas très loin, je dois l'avouer. Il a reçu une offre d'emploi. Permanent. Dans un domaine qui l'intéresse énormément. Et qui lui donnait sûrement des chances d'atteindre un but qu'il s'était fixé. Une offre d'emploi ... à Val-d'Or.

Quand il m'a annoncé cela, j'ai tremblé en dedans. 12 dodos et c'était encore remis en cause. 12 dodos et on était plus certain. 12 dodos et... toute seule. Il a continué à parler. Mon coeur commençait déjà à fondre. J'extrapolais déjà. Je me voyais seule à Montréal, pour l'été. Je savais que de continuer à distance porterait un coup dur à notre couple. Coup qui y mettrait peut-être fin. Il a continué à parler, encore. Il m'a expliqué lentement qu'il avait refusé, sur le coup. Il a ensuite écrit un message à la compagnie pour lui expliquer qu'il serait très intéressé, mais que les circonstances du moment ne le permettent pas d'accepter. Que la situation géographique non plus ne le permettait pas. Je le laissais parler, j'étais sans voix.

Je lui ai toujours dit de choisir en fonction de lui et lui seul. Que son avenir, il devait le choisir en fonction de ses goûts, de ses aspirations, de ses rêves. Or, il m'a dit qu'il ne serait pas heureux s'il partait. Sans se le dire, on le sait très bien, ce que cela affecterait. Il m'a même dit que sa famille était un peu déçue de son choix. Qu'est-ce que je pouvais bien en penser? J'étais un peu sous le choc. Une telle preuve d'amour à mon égard, c'est beaucoup plus que ce que je n'ai jamais reçu en dose d'amour. Du moins, d'un niveau affectif et masculin (parce que j'ai des amies et une famille géniales). En fait, je suis complètement dépassée par les évènements. Je savais au fond de moi que notre amour est vraiment fort. Que malgré le fait que nous n'avons que 20 ans, nous sommes prêts à commencer notre vie ensemble. Sauf que, de se le faire confirmer de cette façon, ça frappe. D'une merveilleuse façon, certes, mais ça frappe.

Je lui ai di que s'il était certain de son choix, nous le défendrions. Contre ceux qui ne pensent pas que ce soit le bon. En fait, qu'on se ficherait bien de ce que les autres pourraient penser. Je vais devoir travailler, cependant, à faire taire la petite voix cachée au fond de ma tête qui me chuchote qu'il pourrait regretter un jour. Il m'assure du contraire, mais j'ai peur qu'il se réveille dans quelques années en se disant qu'il n'avait pas choisi la bonne chose. Or, il m'assure qu'il ne veut qu'une seule chose: commencer sa vie d'adulte avec moi. Tant d'amour m'a jetée par terre, littéralement. Je suis émue, touchée, reconnaissante. En fait, je n'ai pas les mots pour exprimer tous les sentiments qui peuvent m'habiter.

Je ne pensais pas qu'un jour, moi, la petite fille timide avec des lunettes que j'étais, devienne un petit papillon épanoui (parce que je n'ai plus de lunettes, merci à la personne qui a inventé des verres de contact!) Je ne pensais pas un jour vivre une histoire d'amour comme celle-là. Une histoire d'amour qui contient plus de joie que de peine, une histoire d'amour douce et romantique, une histoire d'amour désintéressée et réciproque. Je me compte tellement chanceuse de l'avoir rencontré. Et je suis encore plus chanceuse qu'il ait décidé de sacrifier un tout petit peu de son avenir pour être avec moi. Parce qu'il me l'a si bien dit, son avenir, c'est moi. Ahh, je l'aime tant :)


J.

Ps: Le titre est une citation de JFK, qu'une de mes amies m'a fait découvrir! :)

jeudi 27 mai 2010

Canicule & cie

Parfois, c'est bien vrai que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Plusieurs personnes à ma job sont tombées malades où n'ont pas pu faire leur shift, cette semaine. Qui remplace, dans ce cas? Je me ramasse avec pas mal plus d'heures que prévu et ça fait immensément mon bonheur. Surtout à mon petit portefeuille. Un air conditionné dans l'appartement, ça ne ferait pas de tord du tout, avec la canicule qui s'abat sur Montréal. Qui plus est, je ne suis pas en formation, ce qui fait que j'ai maintenant mon vrai uniforme de cosméticienne. Et je crois que je me débrouille plutôt bien! J'aime beaucoup conseiller les gens et tenter de les aider. La peau est un domaine fascinant et je suis bien contente d'être payée pour en apprendre sur le sujet!

Je me tiens donc occupée à l'air conditionné au Jean Coutu, ce qui n'est pas un luxe cette semaine. Quand je ne travaille pas, je profite du beau temps pour aller prendre un peu de soleil. Il y a un petit parc pas très loin de chez et j'aime beaucoup m'y rendre. Par contre, je déteste les gens qui viennent me parler durant la lecture. Je n'ai rien contre les gens qui viennent me parler, mais bien souvent, je me doute que les intentions peuvent être mauvaises. À moins de chercher leur chemin, j'essaie d'éviter de me faire des amis (surtout que ce sont souvent des hommes, plus vieux que moi...) J'aime mieux y aller accompagnée et, ces derniers temps, j'ai réussi à passer beaucoup de temps avec des copines à moi. Y a-t-il quelque chose de mieux qu'une journée à relaxer au soleil avec des amies à jaser des hommes?

Les jours passent lentement, mais sûrement. Le stage de Chéri se confirme de plus en plus. J'ai si hâte à cette fin de semaine. Je tente de remplir mes journées le plus possible afin de ne pas trop y penser. Je m'occupe de mon petit appartement. Je m'occupe aussi de ma carrière journalistique (hahaha, je trouve ça vraiment très drôle d'écrire ça). En fait, j'ai continué à parler de mon reportage et plusieurs radios de la Gaspésie sont intéressées à le diffuser. Je suis vraiment fière de tout cela. De plus, la ministre des Communications, Christine St-Pierre, est justement en visite en Gaspésie, cette semaine, pour sonder l'information régionale. N'y a-t-il pas meilleure coïncidence? Bref, une belle expérience pour moi, qui va probablement briller sur mon curriculum vitae.

By the way, merci pour vos commentaires. Ça me touche vraiment de savoir que vous aimez ce que j'écris. J'aime beaucoup aussi savoir que je ne suis pas trop fatigante avec ma belle histoire d'amour ;) Merci de partager vos vies avec la mienne, ça me fait chaud au coeur et je l'apprécie énormément.


J.

lundi 24 mai 2010

12 juin...

Le 12 juin, votre supplice s'achèvera. Le 12 juin, dans 19 petits dodos, j'arrêterai de me plaindre. J'arrêterai de me plaindre de la distance. J'arrêterai de me plaindre de l'ennui. J'arrêterai de me plaindre des journées longues sans rien à faire. Parce que le 12 juin, c'est confirmé, Chéri sera à Montréal dans la soirée. Après 1 année complète à distance, qui se clôture avec 7 semaines chacun au bout de la province, il vient finalement habiter avec moi.

Dire que j'ai commencé ce blogue juste avant de le rencontrer, quelques jours avant. Mon premier billet (qui n'existe plus, suite à un radical besoin de tout supprimer et de recommencer) parlait de ma fierté d'être célibataire. Je me disais jeune, brunette et célibataire. J'avais renoncé. Renoncé à trouver un homme, parce que de toute façon, je n'arrivais jamais à rien. J'avais 18 ans, je n'avais jamais eu de véritable amoureux et je m'accrochais encore à des rêves puérils d'adolescente. J'avais donc décidé une chose: accepter ma situation...et en profiter!

Ça durer à peine une semaine. Dans un méga-party qui a eu lieu au début du mois de mai 2008 à Gaspé, je l'ai rencontré, lui. Dès lors, je flottais sur un petit nuage. Nous n'avons pas été officiellement ensemble avant le mois de septembre, puisque je passais l'été à l'étranger (en Nouvelle-Écosse, pour apprendre l'anglais.) Il m'a promis de m'écrire tous les jours. Il l'a fait. Il m'a promis de venir me voir quand il le pouvait. Il l'a fait. Il m'a promis de ne pas m'oublier. Il l'a fait. Je lui avais demandé de ne pas m'attendre, puisque je ne voulais pas qu'il passe par-dessus des expériences. Il ne m'a pas écoutée. Heureusement. Nous avons donc passé une année scolaire ensemble à Gaspé. Ensuite, déchirant départ (les billets écrits durant ce temps-là étaient vraiment tristes...), il est parti à Val-d'Or alors que je passais l'été en Gaspésie. On venait de se dire au revoir. On savait qu'on ne se reverrait que quelques fois. Comme de fait, 4 jours durant l'été, c'est peu. Mais on a surmonté l'été. Puis l'automne, alors que je suis partie pour Montréal, lui continuant ses cours à Gaspé. Et finalement l'hiver, un peu de répit, à se voir les fins de semaine. Lui à Bromont, moi à Montréal.

Finalement, le dernier bout de chemin, il est présentement. 7 semaines Gaspé/Montréal, sans possibilité de se voir, sauf sur Skype. 7 semaines qui se termineront par son arrivée, définitive, à Montréal. Il habitera avec mon coloc et moi. Mon été 2008, c'était la tristesse de ne pas avoir plus de temps pour le connaître davantage avant de partir. Et la peur d'être oubliée. Mon été 2009, c'était le déchirement de le regarder partir pour l'inconnu, ne sachant pas quand je pourrais le revoir. La peur que tout change. Mon été 2010, c'est la peine d'être si loin, si seule. Mais, croyez-moi, l'été 2011, lui, il sera magique.

Et le 12 juin, promis, j'arrête de vous en parler! :)

J.

dimanche 23 mai 2010

Votre chance

Ce matin, en me levant, j'ai réalisé une chose. Une toute petite chose pourtant si évidente. Je dois retourner chez moi cet été. Pas pour y travailler, pas pour y habiter. J'adore mes parents du fond de mon coeur, mais je ne serais plus capable de vivre avec eux 24/7. J'ai ma vie maintenant, mon appartement, mes factures, mon emploi, etc. Or, je dois y retourner, si ce n'est que pour me ressourcer. Au départ, je ne pensais pas pouvoir y aller avant plusieurs mois. Je me donnais comme objectif d'y retourner cette année. Cependant, quand je vois le soleil qui fait rougir Montréal et que je sais que la température est la même dans ma belle Gaspésie, je ne peux m'empêcher de m'imaginer, marchant dans le sable chaud et admirant la Baie.

Au départ, je ne voulais pas y retourner pour une question monétaire. Avez-vous déjà vu les prix de billets d'autobus ou de train pour la Gaspésie? Aucun sens. Et je ne parle pas des billets d'avion (qui sont plus dispendieux que des billets Montréal/Paris, par ailleurs). On ne s'en sauve jamais en bas de 150$ (parce que, Dieu merci, je suis encore étudiante). Et puisque j'ai assez donné dans l'autobus voyageur (finito l'autobus pour moi, c'est clair, net et précis, et ce, depuis ma dernière mi-session où j'ai dormi en tout et pour tout un joyeux 30 minutes), je songe à y aller en train (un peu plus dispendieux, mais au moins, on peut aller faire des marches ou s'assoir dans le dôme). Mais y aller en train, ça veut aussi dire, y aller selon les horaires de trains disponibles. Puisque, évidemment, le train de passe pas tous les jours (encore heureux qu'il passe tout court - après toutes les difficultés traversées pour sauver ce train). Évidemment, si j'avais une voiture, tout serait réglé. Je partirais, fenêtres baissées, Taylor Swift dans le tapis, je suivrais l'autoroute 40 jusqu'à ce qu'elle devienne l'autoroute 20. Ensuite, directement Québec/Rivière-du-Loup. À Cacouna, je quitterais l'autoroute (parce qu'elle se termine là) pour suivre la 132. Je prendrais la p'tite 20 derrière Rimouski pour ne pas entrer dans la ville. À Mont-Joli, direction Percé au rond point. Je traverserais la Vallée de la Matapédia le coeur léger, heureuse de revenir chez moi. Mon cellulaire perdrait le signal quelques fois. Et je déboucherais finalement sur ma chère Baie-des-Chaleurs.

Mais je n'ai pas de voiture, pour la simple et bonne raison que je ne pourrais pas conduire à Montréal. Impossible. Je serais trop stressée et je causerais plusieurs accidents, je le sais. Conduire sur l'autoroute, pas de problème, y a-t-il quelque chose de plus simple? Mais, dans le trafic, sur la rue Sherbrooke ou whatever, non merci. Chéri le fait, plutôt bien, devrais-je même souligner, pour un petit gars qui a appris à conduire dans les chemins de terre pas loin de sa maison. Mais, Chéri est toujours en Gaspésie et Chéri possède une voiture manuelle, ce que je n'ai jamais réussi à conduire (je l'avoue, j'ai plus ou moins essayé).

Tout ce charmant billet pour vous dire que, si vous habitez dans un coin de pays que vous aimez, si vous pouvez voir votre famille relativement souvent (ce qui signifie ici: plus de 2 à 3 fois par année), si vous êtes libres d'aller ou vous voulez quand vous le voulez (parce que moi, je fonctionne avec le métro (ark) et l'autobus (ark ark) et surtout, surtout, surtout, si vous avez la chance d'être en Gaspésie, de grâce, soyez heureux et profitez-en! Je donnerais tout ce que je possède pour pouvoir le faire.

jeudi 20 mai 2010

Good things happen to good people

Il y a de ces journées où l'on dirait que la chance vous sourit. Il y a de ces journées où le soleil nous grille la peau et l'on se sent bien. Il y a de ces journées où l'on trouve enfin que la vie nous rend un peu de ce qu'on mérite. Il y a de ces journées remplies de surprises. J'aime ce genre de journée. Je vous explique.

Pour mon cours de production radiophonique, j'ai réalisé un reportage. Un reportage sur un sujet qui me touche énormément: la "montréalisation" de l'information. J'ai réalisé ce reportage-là pour moi-même, d'abord. Pour me prouver que j'avais raison. J'ai fait un vox-pop et j'ai posé des questions assez simples à plusieurs étudiants en communication. Dans mon reportage, je fais ressortir le fait que la grande majorité d'entre eux ne connaissaient pas les réponses. Je conclus en disant que c'est la "montréalisation" de l'information qui rend la population québécoise ignorante à propos des régions plus éloignées de la métropole et que c'est aussi ce phénomène qui encourage les stéréotypes.

J'ai eu d'excellents commentaires de mes proches sur ce travail. J'étais quand même plutôt fière du résultat. J'ai donc décidé de contacter des radios gaspésiennes, je voulais que mon reportage soit diffusé. Finalement, aujourd'hui, j'étais en direct à l'émission du midi pour donner une entrevue et expliquer mon reportage. Je le suis également mercredi prochain dans une autre station de radio gaspésienne!!! J'étais vraiment contente d'avoir la chance de défendre mes intérêts et montrer à la région que même si je suis partie, je n'ai pas oublié d'où je viens. Ce fut une belle expérience et ça se glisse assez bien dans un C.V. de future journaliste que j'aspire peut-être à être. Journaliste ou spécialiste des médias régionaux. Je sais que je veux parler des régions. Pourquoi est-ce que j'essayerais de faire autre chose? Il me semble qu'il y a amplement de journalistes pour faire "autre chose" (lire ici: rien).

Également, puisqu'une bonne nouvelle ne vient pas seule, Chéri était lui aussi en entrevue aujourd'hui, pour un stage estival! Il a d'excellentes chances! En fait, il lui suffit de présenter des références et la job est à lui. Yes! Plus il a de chances d'avoir un stage, plus tôt il arrivera à Montréal. Il devrait y être à la mi-juin. Les dodos disparaissent lentement. L'été approche de plus en plus. Le moral est meilleur. L'appétit revient lentement. Enfin. J'ai l'impression de sortir d'une espèce de torpeur dans laquelle je m'étais volontairement plongée. Ce qui est totalement à l'opposer de mon caractère! C'est sûrement le beau temps qui me fait du bien.


J.

lundi 17 mai 2010

Ce matin-là.

C'était un matin très doux lorsqu'elle ouvrit ses yeux. Lentement, elle s'étira. Elle aimait bien rester un peu au lit après son réveil. Ils l'avaient fait tellement souvent que l'habitude était restée, même après son départ. Elle huma les couvertures, elles sentaient encore lui. Elle enfouie sa tête sous l'oreiller et soupira. Elle n'aimait pas ses matins, même si elle tentait de se convaincre qu'il ne reviendrait plus. Elle sentait ses paupières encore un peu lourdes. Le soleil filtrait lentement à travers les rideaux pour caresser sa peau. Finalement, elle mit un pied hors des couvertures. L'air froid lui frôla la cheville et elle frissonna. Elle aimait ses matins, quand tout était tranquille, tout était silencieux. Elle tendit l'oreille, mais elle n'entendait que l'écho du silence. Doucement, elle s'extirpa de son petit cocon. Elle aimait dormir nue. Or, la nuit dernière, elle était si fatiguée qu'elle avait à peine pris le temps d'enlever ses vêtements. Elle était donc en soutien-gorge et petite culotte. Son pied toucha le sol et elle eut un mouvement de recul. Le carrelage était si froid sous ses pieds qu'elle enfila des pantoufles. Elle eut un petit sourire en imaginant la réaction qu'il aurait eu en la voyant ainsi, pantoufles aux pieds, à peine habillée. Il aurait probablement rit et l'aurait trouvé belle. Elle secoua la tête pour chasser se souvenir et son sourire s'évapora. Il n'était plus là. Pour la trouver belle, même quand elle avait l'air ridicule. Il n'était plus là, pour préparer le café avant qu'elle se lève le matin. Il n'était plus là, pour venir la réveiller avec un bisou dans le cou. Il n'était plus là, pour lui faire ses oeufs pour le déjeuner. Il n'était plus là pour rien du tout. Et il lui manquait cruellement.

(des fois, j'ai des boost d'écriture, fallait que j'en partage un.)

dimanche 16 mai 2010

Une assiette vide.

Drôle de machine qu'est le corps humain. J'ai toujours eu un excellent rapport avec le mien. Malgré mes courbes, il y a longtemps que j'ai décidé de m'accepter comme je suis et le peu d'exercice que je peux faire est rarement pour du poids, mais plutôt parce que je souhaite mieux me sentir dans mon corps. D'ailleurs, j''ai toujours réussi à comprendre les signaux que celui-cim'envoyait, je n'ai jamais douté de lui. Même mes rêves, parfois, étaient connectés avec mon état physique, m'avertissant de certaines situations. Bref, une saine connexion entre le mental et le physique.

Or, depuis quelques temps, je ne peux pas comprendre les signaux qui arrivent. Je n'ai jamais faim. Moi qui grignote toujours, qui mange facilement plusieurs petits repas par jour plutôt que 3 gros, moi qui aime manger, qui a toujours besoin de quelque chose entre les dents. J'ai perdu l'appétit. Ça fait quelques semaines déjà que je me force vraiment pour manger. Mon corps refuse la nourriture. J'ai peine à terminer mes assiettes, mes portions diminuent considérablement. Je ne grignote plus. Je n'ai même pas besoin de faire l'épicerie (habituellement, au bout de 3 semaines, je dois en faire une). Mes boîtes de biscuits restent sagement rangées dans mon armoire. Je ne comprends pas.

Une amie m'a suggéré que mon appétit suivait mon moral. Or, même si au début du mois, mon moral était en effet très bas, j'ai retrouvé un optimisme à tout casser dernièrement, mais l'envie de manger n'a pas suivi. Même mes repas préférés sont difficilement terminés. Bref, plutôt étrange depuis un moment. J'espère que tout ça se replacera rapidement.

Sinon, bye bye le deuxième emploi dans une épicerie. En recevant mon nouvel horaire du Jean Coutu pour la semaine suivante, j'ai réalisé que je n'avais pas besoin d'un emploi que je n'aimais pas. Je ne fais peut-être pas 40 heures par semaine au Jean Coutu, mais j'en fais assez pour ne pas devenir folle à essayer de concilier deux horaires. Qui plus est, les filles qui sont à temps plein prennent des vacances très bientôt!

Pour l'instant, je suis vos précieux conseils et je fais la belle vie. Je suis en vacances après tout. Je relis tous les livres que je possède, je regarde des films (merci à Chéri qui va m'en envoyer bientôt!), je relaxe, je dors, je prends soin de moi. Et, lentement, les dodos baissent de plus en plus, sans que je ne m'en rende vraiment compte.

J.

mercredi 12 mai 2010

Mauxtréal, un mal qui se soigne?

Ce que je craignais tant dimanche soir n'est pas arrivé, heureusement. La semaine passe plutôt rapidement et je ne suis pas de ceux qui s'en plaignent. Comme je l'avais mentionné dans un précédent billet, me semble-t-il, j'ai trouvé un second emploi. Très temporaire. En fait, j'ignore encore si je resterai. Ce n'est pas tous les patrons qui sont conciliants par rapport au fait que j'ai déjà un emploi, qui passe en premier qui plus est. C'est dans une petite épicerie de fruits et de légumes. L'emploi n'est pas compliqué, c'est simplement être à la caisse et placer des trucs dans l'épicerie au besoin. La chose la plus difficile serait d'apprendre le prix des aliments qui ne sont pas étiquetés. Ça rentre vite.

Je ne peux pas m'en plaindre, c'est à deux pas de chez moi. Cependant, je suis un peu déçue, car j'aurais espéré trouver autre chose. J'ai travaillé dans un dépanneur durant 1 année complète et, malgré le fait que j'ai adoré l'ambiance, l'équipe de travail et les clients (qui me reconnaissent encore quand je retourne à Gaspé d'ailleurs), ce n'est pas la même chose à Montréal. De plus, le service à la clientèle, ce n'est pas pour moi. Au Jean Coutu, je suis présentement en formation afin de servir la clientèle, oui, mais de façon efficace et avec un but. J'apprends des notions inconnues de certains, afin de mieux les conseiller. Rien à voir avec le métier de caissière. Je n'aime pas devoir servir les gens, qu'ils aient toujours raison, que je les laisse me raconter n'importe quoi. Je déteste. Surtout ici. Mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour de l'argent? En tout cas, pour l'instant, je verrai.

Sinon, je prends beaucoup de temps pour relaxer, lire, faire du ménage et me tenir occupée de quelques façons que ce soit. Je veux arrêter de déprimer parce que je suis seule et loin de beaucoup de gens qui me sont chers. Par ailleurs, il faut s'avouer que le temps passe également plus rapidement quand on s'occupe, alors j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes, comme on dit, et d'affronter mes peurs. Je réussirai bien à passer 1 mois toute seule. Il y a quand même quelques personnes à voir à Montréal. Et, c'est le temps de faire des choses que je repousse toujours. Comme écrire. Oui, écrire beaucoup. J'ai des projets en tête et je n'ai jamais eu assez de courage et mis assez d'efforts. Alors là, je me botte les fesses. Je vous en redonnerai des nouvelles bientôt.

J'ai bien hâte que l'été arrive pour vrai à Montréal. Je sais que je vais regretter mes paroles quand je vais mourir de chaleur dans mon 4 et demi d'un deuxième étage, mais je me rappellerai que j'ai gelé tout l'hiver! J'ai tellement entendu de bons commentaires sur Montréal l'été que j'ai hâte de voir de mes propres yeux. Peut-être est-ce que cette ville pourra obtenir sa rédemption de ma part? M'enfin, peut-être pas jusque-là quand même!

J.

dimanche 9 mai 2010

5 semaines.

Le dimanche soir, disait-on dans Comment survivre aux weekends, c'est la soirée des gens comme moi, les gens qui s'ennuient. Les gens qui voudraient revenir en arrière. Les gens qui regrettent le passé. Le dimanche soir, c'est la soirée des gens qui espèrent, qui attendent, qui souhaitent et qui dépriment. Le dimanche soir, c'est la soirée télé pour certains, la soirée relaxe pour d'autres. Une soirée en famille, qui sait? Ou peut-être un tête-à-tête amoureux.

Mes dimanches soirs se suivent et se ressemblent, honnêtement. Puisque je n'ai pas encore assez d'expérience à ma job (deux journées, ça ne s'appelle pas encore de l'expérience), je travaille seulement les journées, avec les personnes pouvant me former. Mes soirées sont donc à la lumière du reste: plutôt vides. L'école terminée, les amis en Gaspésie, d'autres encore au Cégep, Chéri loin, mes soirées sont très tranquilles. Moi qui n'arrêtais pas durant l'école, je trouve plutôt dur de pouvoir m'assoir et de penser. J'aime avoir retrouvé le temps de lire, par contre. J'ai dévoré les 3 premiers romans de ma série préférée de V.C. Andrews : La famille Logan. En même temps, je termine des petits romans de Katherine Pancol. Avec ma première paye, je sens que je vais aller faire un petit tour à la librairie, histoire de me récompenser. Vous avez des suggestions? J'aime presque tous les genres, sauf le style Stephen King. Je suis trop peureuse.

J'essaie de prendre du temps pour moi-même. Or, j'ai toujours eu un peu de difficulté avec ce terme. En fait, depuis la toute fin de mon secondaire, j'ai voulu m'impliquer un peu partout, ce qui fait que je n'ai jamais vraiment pris le temps de m'arrêter, sauf quand j'y étais forcé. Chaque fois, j'ai détesté. Je n'aime pas avoir du temps pour moi. Ça me donne trop de temps pour penser. Et dans ma tête, ça fourmille. Un peu trop, parfois. J'aime mieux m'occuper, comme ça, je ne vois pas le temps passer. C'est pour ça que je commence un second emploi, cette semaine. Dans une petite épicerie. L'endroit semble petit, le patron, un peu étrange, mais si ça paie, c'est l'important. Et ce n'est que pour l'été. J'aurais vraiment, énormément, aimé avoir un emploi dans mon domaine d'études pour l'été, comme une grande partie de mes collègues d'école. Malheureusement, l'été me sert souvent à amasser l'argent qui payera l'année scolaire suivante. Je n'ai pas la chance (ou la malchance? Pas que je n'aime pas mes parents, mais je crois qu'il faut un jour voler de ses propres ailes afin d'acquérir une certaine maturité) d'encore habituer chez mes parents, ce qui fait que je dois faire certains sacrifices. M'enfin. Un jour.


J.

jeudi 6 mai 2010

Prose

Je vague et je divague. J'esquisse sans que je ne sourisse. Je conseille et j'apprends. J'essaie puis je me trompe. Je crois, mais je ne suis pas sûre. J'appréhende, mais j'ai envie. J'ai peur, pourtant je ne pleure. J'aime, plus qu'à la folie.

Je suis une fille bien étrange. Paradoxalement heureuse, quelques fois, je m'assombris. Pourtant, malgré le temps gris, j'ose, j'abandonne, je suis, je crie, je souris, je crains mais jamais je ne fuis. Je parle beaucoup, beaucoup de moi. Mais j'aime écouter les autres. J'ai beaucoup trop de salive, et si peu de temps pour l'utiliser. Je bifurque quelquefois, souvent dans mon esprit. Rarement, cependant, j'oublie. J'espère, en silence, en cris. Or, chaque fois, même chose.

L'attente est un ami, un ennemi. Je ne sais quoi en faire. Lui, si loin, je fane dans l'oubli. Je change selon les situations, petit caméléon. J'écris pour ne pas pleurer. J'écris pour ne pas crier. J'écris pour ne pas sombrer. J'écris pour respirer. J'écris sans penser, comme viennent les idées.

J'écris, mais je ne comprends pas. J'écris, mais je compte tout bas. Les jours, les heures, les minutes et les secondes, avant ton retour. Je suis dépendante, mais toujours précédée d'un suffixe. Je me suis seulement attachée. Trop? Peut-être même pas assez. Je nage dans l'inconnu, le mystérieux et la découverte. J'ai les mains devant les yeux, qui cachent mes réactions. Je me fais toute petite, inerte. Or, dans mon esprit, ça bouillonne d'actions.

J'écris, puisque j'ai trop refoulé. J'écris, car je voudrais le crier. Je t'aime, ce n'est pas compliqué. J'ouvre lentement mes yeux. Aux autres. Aux différences. Aux cultures. Aux changements. J'ouvre lentement mes yeux, mais j'ai peur d'y voir quelqu'un d'autre.

J'écris trop. Comme je parle. J'écris pour ne rien dire. Comme je parle. Je devrais apprendre à penser, à toujours tourner ma langue sept fois avant de considérer. J'essaie de suivre un ordre d'idées. Autant demander à un aveugle d'expliquer. Les choses qui sous ses yeux sont passées.

Pas de commentaire. J'avais besoin de laisser aller mon imagination. Parfois, ça libère des mauvaises ondes. Un peu comme un gommage ou un exfoliant le fait pour la peau. Ouais, je suis en train d'assimiler les nouvelles techniques de mon emploi. Conseils beauté? Je vais devenir une reine dans le domaine. Souhaitons-le.

mardi 4 mai 2010

A brand new apartment

Ouf! C'est le seul mot qui me vient en tête en pendant à mon déménagement. Quel retour à Montréal! Aussitôt arrivés (mes parents et moi-même), nous avons entrepris de déménager de quelques rues mon petit appartement. Une chance que ce n'est pas une maison complète! Une fin de semaine à courir, à nettoyer, à frotter, à placer, à emballer, à déballer. Je ne recommence pas l'année prochaine, oh non! Par contre, je dois avouer que notre nouvel appartement est effectivement beaucoup mieux que l'ancien. La sonorisation est parfaite; on dirait presque que nous n'avons pas de voisins, alors que nous sommes dans un bloc! Les couleurs sont parfaites, ma nouvelle chambre est spacieuse et éclairée. C'est pratiquement parfait. Ça commence plutôt bien un été montréalais.

D'ailleurs, je commence mon emploi d'été demain. J'ignore encore à quel point je serai temps partiel, mais j'ai très hâte d'apprendre tout ce que je dois savoir! Les premiers jours sont toujours un peu stressants, mais je sais que je vais rapidement m'habituer. Après tout, j'ai été en contact avec le public pendant pratiquement un an, lorsque je travaillais dans un Dépanneur à Gaspé. Le Jean Coutu est, certes, différent, mais le service à la clientèle reste le même partout; on sourit, on est polie et on tente de satisfaire le client. Je ne ferais pas du service à la clientèle toute ma vie (j'ai un peu trop de caractère pour endurer les mauvais clients pendant des années), mais durant le temps de mes études, c'est un emploi qui me plait. Ça permet de bien boucler les fins de mois et de se payer des petites folies de temps en temps! J'ai hâte de voir ce que sera cet emploi. Mon rêve de petite fille a toujours été de travailler dans les cosmétiques et ça se réalise enfin! J'espère être à la hauteur des attentes!

Mis à part les nouveautés amenées par le temps estival qui se pointe, la vie reprendre lentement son cours normal et sa routine montréalaise. Ma petite virée en Gaspésie a été rapide, mais oh combien appréciée! Ça fait toujours beaucoup de bien de retourner d'où l'on vient, de revoir tant de visages si familiers, de respirer de l'air pur et frais. C'est un ressourcement. Par contre, je sais que je n'aurais pas pu y passer l'été. C'est trop différent, maintenant. Ou peut-être est-ce moi, qui le suis. C'est bien normal, cependant, puisqu'on évolue, on change, on peaufine notre identité. Cet été, j'avais besoin d'être loin, d'être un peu plus seule. Même si je compte pratiquement les dodos avant de revoir Chéri (ce qui n'est pas exactement vrai, ça me décourage trop de compter les dodos, alors, j'aime mieux y aller en semaines. Il n'en reste plus que 6).

Sinon, le mois de mai a plutôt bien commencé, il fait beau, il fait chaud, ma nouvelle chambre verte me rend joyeuse, j'ai passé du temps avec mes parents. Je me concentre sur mon nouvel emploi. Et ces 6 semaines passeront rapidement.

J.