vendredi 31 juillet 2009

L'inconnu, partie 7

Quelques jours plus tard, alors que Tanya travaillait depuis quelques heures déjà afin de rendre service à un autre employé, Henri s’approche lentement d’elle. Il avait bien repensé à la visite du mystérieux inconnu et il devait avouer qu’il éprouvait une certaine curiosité face à cet homme. Il décida donc d’aborder la question avec la jeune femme. « Tanya, commença Henri, je viens de me souvenir que quelqu’un est passé pour vous, il y a quelques jours. » Tanya releva vivement la tête à ses mots et une mèche de ses cheveux bruns quitta son emplacement pour venir onduler sur le côté de sa joue. Henri dut reconnaître que son employé possédait un certain charme qui devait sûrement plaire au sexe opposé. Il la connaissait cependant plutôt timide et réservée, ce qui ne devait pas faciliter la technique d’approche. Peut-être était-ce pour cette raison que l’homme était passé par lui en premier. « Ah oui? » Demande Tanya, l’air étonné. Henri était convaincu que Tanya était au courant de cet homme. Il avait d’ailleurs laissé quelques jours filer afin qu’elle soit au courant quand il aborderait cette question avec elle. Peut-être ne savait-elle rien. « Oui, ajouta Henri, un jeune homme qui voulait savoir qui vous étiez.


J.


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lundi 27 juillet 2009

L'inconnu, partie 6

« Voilà, dit Joël, c’est cette petite brune aux grands yeux, je ne sais pas si vous voyez de qui je veux parler. » Henry regarda l’inconnu d’un œil soupçonneux. Bien entendu, il savait de quel employé il parlait, mais que lui voulait-il? Tanya s’était-elle attiré des ennuis? Décidément, cette petite avait plus d’un tour dans son sac. « Hum, répondit finalement Henry, je crois voir de qui vous parlez. A-t-elle des ennuis? » Joël rougit à la question du vieil homme. Il se doutait bien qu’un patron ne donnerait pas de renseignements sur ses employés sans poser de questions. Peut-être pensait-il qu’il venait d’une autre boutique pour lui voler son employé? Ou pire encore, peut-être croyait-il qu’il était un dangereux maniaque qui était prêt à tout pour arriver à ses fins. Pour chasser toutes ses idées incongrues de sa tête, Joël s’était mis en tête de faire confiance à cet homme : quelque chose chez lui inspirait le respect et la sagesse, mais il ne savait pas dire ce que c’était.


J.

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vendredi 24 juillet 2009

BONNE FÊTE GASPÉ !

C'est probablement l'évènement à lequel j'aurais le plus aimé assisté. Malheureusement, les circonstances m'empêchent d'y être. Aujourd'hui, c'est la journée pour les célébrations du 475e anniversaire de Gaspé.

Tout le monde parle de Gaspé. Les nouvelles parlent de Gaspé. Les gens parlent de Gaspé. Et moi, je l'aime Gaspé. Je connais Gaspé. Mes deux années m'ont permis de découvrir l'endroit, d'apprécier l'endroit. Et le documentaire réalisé avec mon programme au Cégep m'a encore plus permis de comprendre et de m'attacher à ce bout de terre, au bout du monde.

Ça me fait un peu de peine d'être si loin de l'endroit alors que tout le monde en parle. Je regarde tous les reportages avec une petite boule dans la gorge parce que je connais les gens que je vois, je connais les endroits que je vois. Gaspé, c'est un tout petit peu de ma vie, dans le fond. J'y serai encore attachée pendant longtemps, c'est assuré. En ayant travaillé dans un commerce de la ville, je me suis attachée à la population, au rythme de la ville.

Le 475e de Gaspé, c'est une façon de faire valoir sa fierté d'être gaspésien. Parce que Gaspé, c'est pas seulement loin, Gaspé c'est beaucoup plus que ça. Gaspé m'a permis de rencontrer beaucoup de gens formidables, de tisser des liens profonds et en plus, j'y ai rencontré Chéri. C'est pour ça que moi, en ce 24 juillet 2009, je dis: Bonne fête Gaspé!

Parce qu'il y a 475 ans, Jacques Cartier entrait dans la baie de Gaspé afin de se protéger contre une tempête qui sévissait dans la région. Il accosta sur une pointe indéfinie (quoique la pointe O'Hara semble être le lieu le plus probable selon plusieurs historiens) afin de mettre son navire à l'abris. Une croix fut plantée en l'honneur du roi de France et, de par se geste officiel, Jacques Cartier déclara prendre possession du territoire au nom du roi de France. L'histoire de Gaspé est importante puisqu'elle est, pour plusieurs, le berceau de l'histoire du Canada. Bien avant Québec, bien avant Montréal, Gaspé était là. Et, parce que c'est loin, on en parle moins, on lui accorde moins d'importance. Pourtant, la symbolique est tout autant importante. Pourquoi est-ce que les fêtes de Québec ont été si grandes alors que celles de Gaspé le méritent également. Gaspé, c'est 475 ans de souvenirs, 475 ans d'histoire.



J.


En plus, cet après-midi plus précisément, avait lieu la première de notre fameux documentaire, à la Place des Retrouvailles de Gaspé. Et je n'y étais pas. J'ai mis tout mon coeur et mon énergie de ma dernière session dans ce projet et j'ai manqué la première, à cause de la maudite distance et du manque de temps, encore une fois.

mardi 14 juillet 2009

L'inconnu, partie 5

Ce qu’elle remarque d’abord fût sa prestance. Elle savait que c’était elle, seulement de par la longue taille effilée et ses boucles blondes débordantes. Elle l’aurait reconnue parmi plusieurs. C’était elle, la fille du restaurant. Elle enleva ses grandes lunettes qui lui donnaient un petit air parisien et remarqua autour d’elle lentement. Tanya se rappela qu’elle était en service et devait aller l’accueillir. Elle se dénoua la langue et articula finalement : « Bonjour, est-ce que je peux vous aider? ». La cliente lui sourit gentiment avant de répondre : « Oui, j’aimerais savoir si vous avez des agendas ». À ces mots, le sourire de Tanya se figea sur ses lèvres. Elle voulait un agenda. Sa bouche tremblait légèrement quand Tanya indiqua à la femme où se trouvait les agendas. Celle-ci se dirigea vers la rangée désignée et Tanya se rangea derrière elle pour la suivre. Une fois de plus, elle ne put s’empêcher de remarquer sa classe et ses manières. Elle marchait d’un pas souple et fin, elle avait dû être mannequin puisqu’elle avait un petit déhanchement presque impossible à remarquer à cause de sa taille fine. Tanya baissa les yeux sur ses jambes à elle et ne put qu’être honteuse de sa tenue. Elle portait un jean délavé qu’elle affectionnait particulièrement malgré les années. Il menaçait de déchirer à tout moment mais elle ne pouvait s’empêcher de le mettre tant il était confortable. Elle avait choisi de porter un t-shirt gris tout simple cette journée-là. Elle ne faisait définitivement pas le poids, c’était le cas de le dire, devant l’inconnue. Elle le savait que trop bien mais était incapable d’oublier les yeux de l’homme. Des yeux qui avaient semblé lui parler cette soirée-là, qui avait voulu lui crier de l’amener loin d’ici, avec elle, dans son monde beaucoup moins artificiel.


J.


samedi 11 juillet 2009

L'inconnu, partie 4

Tanya était en train de reclasser une étagère et semblait perdue dans ses pensées, si bien qu’elle n’entendit pas son patron appeler son nom. Il dût recommencer plusieurs fois avant qu’elle ne sorte de sa rêverie. « Où étais-tu Tanya? » demanda-t-il en plaisantant. Depuis quelques jours déjà, Henry avait remarqué que son employée semblait plus rêveuse qu’à l’habitude. Il avait l’œil pour ce genre de chose. Il était un excellent observateur et remarquait tout changement de caractère, si infime soit-il, chez les gens qu’ils côtoyaient. Après le décès de sa femme, il s’était mis à encore plus observer l’espère humaine, espérant probablement y trouver du réconfort. Jeannette avait été prématurément emportée par un cancer du poumon. Elle s’était battue, en vain, contre la maladie qui avait rapidement gagné la bataille. Ils avaient été mariés plus de trente ans et il n’avait jamais été aussi heureux qu’à ses côtés. Ils avaient ouvert cette librairie ensemble et s’y était consacrés corps et âmes. C’était tout ce qui lui restait d’elle et il tenait plus à cette boutique qu’à bien des choses. Ses enfants maintenant grands, et loin, il avait tendance à développer une relation très paternelle avec ses employées. Tanya, avec ses grands yeux marron rieurs, lui avait aussitôt rappelé Jeannette durant sa jeunesse. Quand elle était venue postuler pour un emploi, il l’avait engagé sur-le-champ et n’avait jamais été déçu de son choix. Tanya était une jeune femme tranquille et réfléchie, quoiqu’un peu lunatique et désordonnée, il admirait la façon qu’elle avait de travailler, méthodiquement et efficacement.



J.

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jeudi 9 juillet 2009

L'inconnu, partie 3

Le cœur de Joël battait à tout rompre en sortant de la librairie. Il prit une grande respiration afin de se ressaisir. Il avait reconnu la libraire: c'était elle, la fille de l'autre soir, au restaurant. Celle qui le fixait de ses beaux grands yeux, celle qui avait attiré son regard sans qu'il ne sache trop pourquoi. Il repéra le métro le plus proche et s'y engageant, les pensées remplies par la douce voix de l'étrangère.

Pendant ce temps, Tanya repensait encore à la coïncidence qui avait amené le charmant inconnu dans la boutique où elle travaillait à mi-temps durant ses études. Elle maudissait encore une fois intérieurement sa collège qui était arrivée en même temps qu'elle allait le servir. Et qui lui avait demandé d'aller aider le patron dans l'arrière-boutique tandis qu'elle prendra la relève du client. C'est à regret qu'elle adressa un petit sourire au bel étranger qui la regardait d'un air étonné et qu'elle se rendit retrouver son supérieur, un petit monsieur bedonnant d'une cinquantaine d'années, charmant comme tout, qui s'adressait à elle d'un ton paternel. Elle aurait bien aimé rester de l'autre côté encore un peu plus, afin d'échanger quelques mots avec l'homme. Parce qu'elle l'avait reconnu, oh oui. Elle n'avait jamais réussi à l'extirper complètement de sa tête depuis la soirée où elle l'avait aperçu dans ce petit restaurant.


J.

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