jeudi 12 novembre 2009

Ma belle Gaspésie...

Gaspésie : La 3eme plus belle destination au monde

C'est ce que le National Geographic Society vient de publier. Bien évidemment, en tant que Gaspésienne que je suis, je sens la fibre de la fierté vibrer en moi. Parce que j'ai envie de crier à tous ceux qui disent que c'est si loin : OUI MAIS C'EST SI BEAU. Parce que oui, c'est beau la Gaspésie. C'est si beau que c'est tout ce qui retient l'attention.

Malheureusement. Autant je suis fière de ma région, pour ce qu'elle est. La qualité de vie est irréprochable. Je suis fière d'avoir grandi là, j'ai eu une enfance heureuse, dans un environnement tranquille, sain et chaleureux. C'est vrai. Ma santé est probablement meilleure que bien des gens ayant grandi dans le smog, la pollution et le stress. C'est vrai. Mon rapport avec les gens est différent. Parce qu'on a pas peur, nous, de se promener le soir, seul. Parce qu'on peut oublier de barrer les portes de la voiture sans se faire voler. Pour plein de raisons comme ça.

Sauf que, on en arrache, aussi, en Gaspésie. Ça, le National Geographic Society n'en parle pas. Que le chômage est très élevé, que les emplois ne sont que saisonniers, pour la plupart. Que tous les jeunes doivent quitter la région pour aller à l'Université (la plus proche étant Rimouski) et que le peu de Cégep qu'il y a, soit un à Gaspé, un à Carleton-sur-mer et un aux Îles-de-la-Madeleine,, ils menacent de fermer chaque année. Le National Geographique Society ne parle pas de la pauvreté. Ne parle pas du manque d'emploi, des fermetures d'usine et des coupures dans la pêche. Le National Geographic Society, et par le fait même, le reste du monde, ne parle pas de la Gaspésie comme elle est. Le monde parle de la Gaspésie comme un endroit touristique. Mais, les gens qui y vivent à l'année, ce ne sont pas des touristes. Bien sûr, l'industrie touristique est très développée, trop selon certains. Mais si le tourisme n'était pas là, on aurait quoi, pour survivre?

Êtes-vous déjà aller à Percé en plein moi de février? Laissez-moi vous dire que la ville est pas mal plus déserte qu'au milieu du mois de juillet. C'est une ville fantôme. Elle ne repose que sur le tourisme. La Gaspésie, c'est immense. Faire le tour ne suffit pas pour dire qu'on y a été un jour et qu'on connait l'endroit. Faire le tour, c'est voir ce qu'on veut voir, ignorer ce qu'on ne veut pas savoir et trouver ça dont beau le Rocher Percé. Faire le tour, c'est encourager cette ignorance. La Gaspésie, c'est beaucoup plus que ça.

J'aurai au moins ce mérite, si je ne retourne pas y vivre, c'est de l'avoir bien connu. En ayant été à l'école secondaire dans la Baie-des-Chaleurs, au Cégep sur la pointe et Chéri habitant dans la région de Percé, je peux dire que je la connais, la Gaspésie. Quoique, je ne me cache pas mal connaitre certaines parties (dont le côté Nord, mais à force de faire Gaspé/Montréal, on commence par développer des repères). Mais j'ai surtout, surtout, cette qualité que plusieurs n'ont pas: Je suis réaliste. Et je veux la connaître, moi, ma Gaspésie. J'en suis fière. Je serai toujours une Gaspésienne. Peu importe où j'habiterai plus tard, j'aurai toujours ce fort sentiment d'appartenance. Parce que les Gaspésiens, on est fiers de ce que l'on est.


J.

1 commentaire:

Roux a dit…

Moi j'me suis toujours dit que c'est en Gaspésie que j'allais passer ma vie. Exil pour les études, retour après. J'passerai pas ma vie à me morfondre entre deux autobus sur le pont Jacques-Cartier. On a juste une vie à vivre. Quand on meurt, on n'enterre pas notre fortune avec nous ! Aussi benh en profiter pis faire ce que l'on veut, vivre où l'on veut ! Voilà ma doctrine, on pourra s'en rejaser !