vendredi 11 juin 2010

Demain sera un commencement

Demain. Demain. Demain.

J'ai peine à y croire. Honnêtement, mon cerveau ne comprend pas l'ampleur de la journée de demain. En fait, c'est simple. J'ai toujours été habituée de compter les dodos. Depuis plus d'un an, je compte les dodos avant de revoir Chéri. Depuis un an, je me suis habituée à son absence physique. J'ai appris à développer une extrême confiance. Et il le sait. J'ai appris l'indépendance. La franchise. J'ai aussi appris la peur. La tristesse. Chaque fois que je le laissais partir. Mon cerveau est habitué de compter les dodos, d'espérer son retour, d'imaginer l'instant où il me serra dans ses bras. Mon cerveau imagine son retour. Mon coeur qui palpite quand je l'aperçois! Ce qu'il est beau! me dirais-je encore une fois. Son petit sourire, timide. Je me jetterai dans ses bras, finalement. Et on s'embrassera.

Je suis habituée à la passion, au besoin de tout faire rapidement, ensemble. Je suis habituée de le voir quelques jours, puis de retomber dans mon quotidien. Alors, cette fois-ci, mon cerveau ne comprend pas ce que je lui demande: de ne plus avoir peur. Mon cerveau ne comprend pas que, cette fois-ci, il ne repartira pas, dans sa petite Civic, pour sillonner la moitié du Québec et rentrer chez lui. Je ne comprends pas que, pour une fois, il n'y aura pas de larmes après nos retrouvailles. Pour une fois, il n'y aura que de la joie. Et pas cette petite vois dans ma tête qui me souffle: profites-en bien, il repart bientôt! Il n'y aura pas d'horloges pour tourner ses aiguilles trop rapidement, pas de tic-tac pour faire battre nos coeurs deux fois plus vite. Il n'y aura pas de raison de se stresser, pas de raison pour ne pas en profiter. Il n'y aura pas plein d'invités (qui ont fait le voyage avec lui), il n'y aura pas d'obligation ailleurs.

Il n'y aura que lui et moi. Maintenant. Ensemble. Il n'y aura pas de lendemain. Seulement un présent, stable, un présent unique, un présent à réapprendre, à travailler, à comprendre. Un présent à s'adapter, un présent à aimer, à chérir. Un présent à se souvenir. Parce que je ne veux jamais oublier. Jamais. Oublier. Ne jamais tenir pour acquis ce que j'ai. Ça été ma plus belle leçon durant cette année à distance. Ne jamais compter sur ce qu'on a. Il y a toujours moyen de le perdre. Alors, il faut faire des efforts. Il faut parler, mettre de l'eau dans son vin. Il faut expliquer, comprendre, négocier. Il faut aimer, s'attendrir et en laisser passer. Ainsi fonctionne la vie. Je ne veux pas oublier combien de larmes j'ai versées, combien de nuit, seule, j'ai passées. Je ne veux jamais oublier ces difficiles séparations, quand on ignore le moment où on pourra se revoir en chair et en os. Je ne veux pas oublier toutes ses soirées sur Skype, à se raconter nos quotidiens, si différents. Je ne veux pas oublier les millions de messages textes envoyés tous les jours, pour se tenir au courant quand on n'avait pas le temps.

Je ne veux pas oublier tous ces efforts qui ont valu la peine. Je ne veux pas oublier le chemin par lequel on a du passé, pour finalement être ensemble, pour de bon.

Demain, tout sera terminé. Après (environ) 380 jours loin l'un de l'autre, demain on se retrouve finalement. Pour commencer une toute nouvelle vie. Notre vie.


J.

5 commentaires:

EroDojo a dit…

Eh bien ... voilà la divine patience!
Vivrez bien...

Ellora a dit…

Il est vraiment touchant ton texte...
Vous êtes tissés serrés pour avoir réussi à traverser l'épreuve de la distance et je vous lève mon chapeau!
Mais surtout, je vous souhaite de douces et tendres retrouvailles!

La Brunette a dit…

Merci beaucoup des commentaires :)

Maélie a dit…

YAY JE SUIS HEUREUSE POUR VOUS LES AMOUREUX ! je vous aime <3

Jane a dit…

Je seconde Ellora!
Et je te souhaite une merveilleuse nouvelle vie avec ton mec.