lundi 12 juillet 2010

Ces femmes-là.

Je suis de celles qui sont prises entre deux générations. Je suis née dans une moment étrange, une époque de changements. J'ai vingt ans. Je navigue entre deux types de femmes. Et souvent, je ne sais pas de quel côté me ranger.

Le premier type est celui de femmes de caractères, celles qui allient travail et famille sans sourciller. C'est le type de femmes qui a découlé des revendications d'équité entre les deux sexes, les enfants des Baby-Boomers qui ont décidé de se mettre sur le même pied que les hommes. Leurs filles sont donc de cette tempe: elles sont fonceuses, elles sont occupées. Elles sont femmes d'affaires, elles gèrent tout. Elles élèvent les enfants tout en pratiquant leur métier. Elles ont beaucoup sacrifié pour leur carrière et elles ont pour but la réussite tant professionnelle que personnelle.

Le second type est le nouveau type, presque l'opposé de ce modèle. Ce sont les jeunes femmes d'aujourd'hui, celles qui semblent vouloir calmer un peu le premier type. Elles se marient jeunes, elles ont des enfants à peine sorties de l'adolescence. La carrière est importante, mais la famille l'est davantage. Elles sont dévouées et sensibles. Elles ne se définissent pas par leur métier, mais plutôt par leur vie en général. Elles sont impatientes d'avoir des enfants et elles misent beaucoup sur la famille. Elles sont en couple depuis longtemps et pour longtemps. L'amour n'est pas une succession d'aventures, mais plutôt un chemin à deux vers le bonheur.

Ces deux types de femmes sont en moi. Sciées. Elles se contemplent, chacune dans leur tour. Elles voudraient prendre le dessus, mais ne savent pas comment l'autre contre-attaquera. Alors, elles se taisent et me laissent choisir. Or, je suis constamment tiraillée entre les deux. J'ai toujours été une femme de tête, carriériste. Je voulais être une grande journaliste.

Pleine d'illusions, j'ai quitté mon petit patelin pour la gran' ville. Désillusion totale. Je suis tombée de haut. Je n'étais plus la seule avec ma détermination. Je ne savais plus où aller. Et puis, il y a Chéri. Chéri qui est resté accroché, qui, malgré ma grande volonté, n'a jamais failli. Il m'a regardé partir, seule, pour Montréal. Il est resté fidèle, amoureux, présent, même à plus d'un millier de kilomètres. Il a tout donné pour notre relation. 1-0 pour le deuxième type. Plus le temps passe, plus je me demande vers lequel je pencherai. Qu'est-ce que je veux vraiment? C'est une grande question qui fait peur.

J'aimerais arrêter de me voir comme celle que les autres voient. Je voudrais ne plus vivre dans l'ombre du passé. Celle que j'étais au secondaire, qui jurait sur tous les toits qu'elle serait une grande journaliste, bien elle a évolué. Je voudrais que les gens le comprennent, l'assimilent. Qu'ils arrêtent de me regarder avec les mêmes yeux, sous mes 15 ans.

J'en ai désormais 20. La vie a changé, j'ai changé. Mes priorités ont bougé. La famille a pris de l'importance, pour moi. Les origines aussi. Mes valeurs ont bougé. Et je pense que c'est la meilleure chose qui me soit arrivée. Mais j'ignore toujours de quel type je suis réellement. Vous pensez que les deux types peuvent cohabiter pendant longtemps?


J.

5 commentaires:

Maélie a dit…

Viendra le moment où tu ne te poseras même pas la question, parce qu'inconsciemment, tu prendras des décisions que feront de toi celle que tu seras; carriériste, ou mère au foyer, ou dieu seul sait quoi. À mon avis, il n'y a pas lieu de s'inquiéter parce que l'important après tout, ce n'est pas ce que tu es; c'est d'être heureuse en l'étant.

L'Accro des listes a dit…

Wow. Je me sens tellement interpellé par ton message, c'est fou.

Je ne sais pas si c'est possible, la cohabitation mais pour moi ce qui est difficile à gérer c'est les Quant-dira-t-on dans ma tête. Je penche vers le deuxième type mais j'ai l'impression que ça signifie, aux yeux des autres, un signe de manque d'ambition et de ''faiblesse''... J'espère que tu trouveras et définira ton propre type!!!!

L'impulsive montréalaise a dit…

Je pense que la vie t'amènera où tu le voudras... 20 ans, c'est jeune, très jeune. Tu as bien le temps de prendre des décisions pour ta vie future. Ça ne presse pas. En attendant, savoure le bonheur.

La Brunette a dit…

@Maélie: Merci pour ton commentaire, il fait beaucoup réfléchir :)
@Accro des listes: Je suis un peu comme toi. Je penche d'avantage vers le 2e type, mais que penseront les gens... Mais! Je sais que je ne dois pas vivre en fonction des autres.
@ImpulsiveMontréalaise: Je sais, tu as plus que raison! Je pense que je veux avancer trop vite parfois!

Anonyme a dit…

Je crois qu'aujourd'hui, on a plus tellement le choix, on DOIT être les deux, sinon on se fait bouffer tout rond. J'ai toujours penché plus du côté famille, mais j'ai malgré tout fait des études pour garantir mes arrières. Maintenant que j'élève mon fils seule à temps plein, le côté boulôt n'a pas eu le choix de prendre plus de place, parce que je suis seule à subvenir à nos besoins. Même si maintenant je pense plus aux possibilités d'avancement qu'avant, reste que si j'avais le choix, je travaillerais moins pour passer plus de temps en famille. Mais comme les filles ont dit, le temps viendra où tu ne te poseras même plus la question, tu sauras ce que tu as à faire.