mercredi 30 juin 2010

Apparences

Qu'est-ce que les gens remarquent de moi lorsque je me promène dans la rue? C'est une question qui m'est venue lorsque je suis sortie faire quelques courses dans l'espoir de pouvoir faire des muffins (je suis totalement addicted des muffins bananes/extra-chocolat!). Quelle image est-ce que je projette?

Est-ce qu'on me perçoit comme une adolescente ou une jeune femme? Je sais que je tangue entre les deux, parfois. Depuis quelque temps, je sens que l'adolescente quitte tranquillement mon esprit. Par contre, physiquement, je sais que ce n'est pas la femme qui ressort en premier. J'ai l'air plus jeune que mon âge... Oui mais jusqu'à quel point? Que pensent les hommes qui me regardent dans la rue? À leur fille ou à leur amante?

Est-ce qu'on remarque je ne viens pas de Montréal? Si je parle un peu, on peut facilement discerner un petit accent, caché derrière quelques années d'exil. Pourtant, mon coeur crie la Gaspésie à tue-tête. Est-ce que mes gestes trahissent ma provenance? J'ai quelques habitudes qui détonnent avec celles de Montréalais, je le remarque. Je laisse passer les voitures sans nécessairement avoir l'air fâchée, lorsque je suis piétonne. Je fais même mes angles morts, à pied! Je souris aux automobilistes qui me laissent la voie libre, je remercie toujours les gens qui m'ouvrent les portes. Je suis sympathique avec les commis et les vendeurs. Je leur souhaite chaque fois une bonne journée. Je marche plus lentement que la moyenne des gens, je laisse passer les métros.

Mais le remarque-t-on vraiment? Quand je me promène dans la rue, j'observe. M'observe-t-on également? Que retient-on de moi? On remarque probablement ma grandeur, assez petite. On admire peut-être mes courbes, que je mets parfois en évidence. Aime-t-on le fait que je suis fière de ne pas être un cure-dent? Remarque-t-on mes cheveux qui se balancent dans mon dos au rythme de mes hanches? Que voit-on dans mes yeux? Peut-on y lire la détermination de prouver que je ne suis pas seulement des fesses et une paire de seins? Est-on capable de remarquer que je ressens plus de fierté à me faire complimenter pour mes textes et mes idées que pour mon physique? Peut-on voir la peine qui s'est installée depuis que je suis à Montréal et l'envie de retourner dans ma chère Gaspésie? Peut-on voir que je suis une fille de la mer et que l'air de la ville me rend malade?

Je ne me suis jamais trouvé particulièrement jolie (un souvenir des années 1990 où les lunettes plus grosses que le visage était à la mode), alors quand je reçois des compliments dans la rue (vulgaire ou non), je ne sais jamais vraiment comment les interpréter. Suis-je que cela? Une jolie femme. Est-il possible de dégager autre chose? L'esprit n'est-il que présent lors d'échanges de paroles ou peut-on le percevoir dans l'aura de la personne?

Décidément, ma petite marche pour aller faire mes commissions m'a amené plus loin que je ne l'aurais pensé.


J.

3 commentaires:

L'impulsive montréalaise a dit…

C'est tellement une question intéressante. Je me pose souvent ce genre de questions. Et pas juste avec les purs inconnus. Je me la pose aussi avec ceux qui me connaissent superficiellement disons. La perception et la façon de nous voir des gens est parfois si différente de ce que nous pensons réellement être et dégager. Vraiment une question intéressante.

Anonyme a dit…

Je crois qu'on dégage plus que juste notre physique. Certains traits de notre personnalité paraissent forcément dans notre attitude, notre regard, nos sourires. C'est à mon avis ce qui explique qu'on soit porté à aller vers certaines personnes et vers d'autres non.

t4nne a dit…

Comme d'habitude (je le répete tellement souvent) j'adore ce que tu écris, j'adore te voir décortiquer tout les questionnements :)